Un morceau de la partie supérieure de l'autel est tombé l'hiver dernier et nous avons pris les dispositions nécessaires pour éviter au retable et à sa représentation de l'assomption de subir brutalement les lois de la gravité.
A y regarder de près l'incident a une origine quasiment historique:
Initialement, l'église ne possédait ni retable ni sacristie et le pignon Est se trouvait percé d'un grand vitrail à lancettes ogivales. La mise en place du retable dissimula intégralement le vitrail à l'intérieur de l'église et l'édification de la sacristie au XVIII ème siècle fit quasiment de même à l'extérieur. Le haut du vitrail restait néanmoins visible au-dessus de la toiture de la sacristie. Il y a quelques années une pièce de bois obturait encore le trèfle qui orne la partie supérieure de l'ouverture. Les éléments et le temps ont eu raison de cette fermeture précaire et depuis sa disparition l'arrière du retable bénéficiait à notre insu d'une bonne aération. Les vents d' Est s'avèrent parfois violents et ont réussi à faire tomber dans l'église un élément de la corniche du retable. Sans pour autant y voir une manifestation divine, nous avons su interpréter ce signe prémonitoire et M.Doron nous a obturé pour l'éternité l'ouverture ancestrale.
Les petites défaillances peuvent engendrer de gros dégâts quand les bonnes dispositions ne sont pas prises à temps. Notre maître-autel ainsi que le tableau de l'assomption qui le décore sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il aurait vraiment été dommage qu'une telle représentation de l'élévation du corps et de l'âme finisse platement par une chute sur le sol.
C.Dolley